Curiosité n’est que vanité
- La nature morte aux livres, elle, met en garde contre un autre type de vanité, plus pernicieux car le danger qu’elle comporte est moins directement décelable : la vanité des sciences. L’appétit de savoir, la soif encyclopédique de tout connaître, la boulimie de connaissances n’est que la façade acceptable du grand péché de curiosité.
À quoi bon perdre son temps à percer les mystères de la nature ? À quoi bon se perdre dans les phrases creuses des livres savants ? Qu’importe de laisser à la postérité les traces écrites de ses observations ou de ses découvertes oiseuses ? Toutes ces fausses sciences ne servent qu’à enfler les prétentions des intellectuels, et à nourrir leur inutile orgueil. Leurs connaissances, aussi futiles qu’inépuisables, ne leur seront d’aucune utilité le jour où la Faucheuse les emportera, réduisant en poudre leur creuse ambition de connaître et leur soif inextinguible d’immortalité. Dan laVanité de Jan Davidsz de Heem (1606-1684), conservée au musée de Caen, un crâne couronne, de façon dérisoire, un amas instable de livres ; la fébrilité du lecteur avide de savoir et de gloire est rendue sensible par les manuscrits fripés, feuilles froissées, les vieilles reliures abîmées : le temps n’épargne pas plus le papier que les hommes, et renverra bientôt à la cendre les inutiles nota bene.
À quoi bon perdre son temps à percer les mystères de la nature ? À quoi bon se perdre dans les phrases creuses des livres savants ? Qu’importe de laisser à la postérité les traces écrites de ses observations ou de ses découvertes oiseuses ? Toutes ces fausses sciences ne servent qu’à enfler les prétentions des intellectuels, et à nourrir leur inutile orgueil. Leurs connaissances, aussi futiles qu’inépuisables, ne leur seront d’aucune utilité le jour où la Faucheuse les emportera, réduisant en poudre leur creuse ambition de connaître et leur soif inextinguible d’immortalité. Dan laVanité de Jan Davidsz de Heem (1606-1684), conservée au musée de Caen, un crâne couronne, de façon dérisoire, un amas instable de livres ; la fébrilité du lecteur avide de savoir et de gloire est rendue sensible par les manuscrits fripés, feuilles froissées, les vieilles reliures abîmées : le temps n’épargne pas plus le papier que les hommes, et renverra bientôt à la cendre les inutiles nota bene.