bistrotBistrot stephanois

l’ambiance. Un bon zeste de Hopper pour les couleurs de ce bar (dans un espace plus réduit car c’est un bistrot et pas un bar américain; pas de banquette en moleskine, pas de comptoir à l’infini, pas de mobilier spécifique). Tel Rubens, le peintre a accroché dans son bistrot préféré ou imaginaire un cadre AOC à son nom.
La retraitée humble se repose (effet de l’alcool ou plutôt appréciation en léger différé de l’instant de paix dans un lieu sécurisant propice à un endormissement qui obture la vue de la chaise désespérément vide) et on devine qu’elle ne doit pas rester que 5 minutes devant son verre même si le parapluie bien maintenu pourrait laisser accroire qu’elle est prête à regagner ses pénates, mais nos pénates ne sont-elles pas quelque part dans un de ces bars du passé ?
Bien réussis les personnages au second plan, avec un héros genre marinier qui gabinise à moins qu’il ne frankeurise avec ses rousses rouflaquettes et une compagne chétive et effacée face à l’autorité mais non dépourvue d’un clin d’œil malicieux adressé à l’artiste. Et puis le coin tranquille en perspective de fond, là où on tourne le dos pour ne penser qu’à ses problèmes d’homme, ses problèmes de mélancolie (çà c’est du Léo Ferré).
Pourquoi Saint-Etienne ? Le parapluie, les chaussures humbles, une blouse arrière-pays ou foire du mardi matin, la casquette « remorqueur », des vêtements chauds sur le dos alors qu’on est en intérieur (mais il arrive que des clients gardent leur manteau quand ils rentrent dans un bar, même à Marseille), le verre de blanc ou de bière et la flûte de rouge car on n’aime pas trop le rosé dans cette contrée (sauf le peintre) ?
Il manque un quatrième pour taper le carton. Je veux bien le faire car il est populaire et pas bobo ton bar où on rêverait de suspendre quelques tableaux supplémentaires au mur pour « l’accroche » avec, dans le prolongement, une galerie toute proche.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *